Pour certains d’entre nous, toutes les avancées techniques ne sont pas nécessairement des progrès.
Rien ne remplacera jamais, d'après nous, les interactions physiques entre humains. Un sourire de bienvenue, un rire partagé, un geste amical, ceci a trop de valeur pour que nous acceptions de nous (et vous) en priver. Ce n'est pas simplement les revenus de notre activité qui nous font vivre, mais bien aussi la chaleur des échanges humains et concrets que nous avons avec vous, comme nous les avons également avec nos producteurs et partenaires locaux.
Si nous nous sommes engagés dans ce beau métier qu'est celui d'épicier, c'est aussi parce que nous souhaitons être en contact réel avec nos clients, car la proximité et la convivialité au quotidien nous semblent irremplaçables.
Nos magasins se doivent d’être des lieux d'échanges et de sensibilisation pour une consom'action responsable. Comment pourrions nous faire vivre cet échange de façon vivante et concrète avec la commande en ligne ou la communication sur les médias sociaux ?
Ces médias sociaux sont d’abord la manifestation d’une convivialité d'apparence, et ne tissent pas, en réalité, avec leurs followers, des liens individuels et personnels comme ceux que nous entretenons avec vous, personnes incarnées, avec qui nous aimons à échanger dans le magasin.
Mais alors, nous diriez-vous, le site internet du magasin ?
Il existe avant tout dans une visée informative, tout comme notre newsletter : nouveaux partenariats, soutien aux producteurs, changements dans l'équipe, produits phares de la saison, actualités diverses, etc...)
Nous considérons comme un progrès toutes les choses qui permettent à l'être humain de devenir plus libre et plus responsable.
Un modèle fondé sur les nouvelles techniques ne nous semble ni viable, ni souhaitable.
Non viable, car fondé sur un extractivisme minier non soutenable pour les écosystèmes et la planète, mais aussi inhumain pour les nouveaux esclaves, souvent mineurs, qui s'y emploient dans des conditions épouvantables dans les pays pauvres. Non viable aussi pour les quantités démesurées de donnés qui sont accumulées à travers le temps dans des serveurs extrêmement énergivores. Le papier issu d’une ressource forestière pourra toujours être renouvelé s’il est raisonnablement géré. Une ressource minière ou fossile extraite est perdue à jamais, notamment pour les générations futures.
Non souhaitable, car il nous emprisonne encore plus dans une société d'écrans et de virtualité qui nous prive du rapport au réel et à l'autre, qui fait notre autonomie et qui fonde l'humanité de notre existence sur cette planète. A la puissance technologique et à la perfection des algorithmes, nous préférons le pouvoir de la relation et l'intelligence de la nature. Aux fausses promesses du capitalisme vert, nous préférons la sobriété et la cohérence de solutions simples et locales, vécues dans la joie.
Alors, pour conclure, reprenons les mots prononcés par Jacques Ellul en 1972, Afin de vous inviter à entrer avec nous dans cette réflexion fertile et foisonnante du rapport de l’homme à ses outils…
S'intéresser à la protection de l'environnement et à l'écologie sans mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la passion de l'efficacité, c'est engager une opération qui nous semble non seulement inutile mais fondamentalement nocive. Car elle n'aboutira finalement à rien, mais on aura l'impression d'avoir fait quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant.
Bien coopérativement,
Votre Biocoop L’Eveil à St Paul lès Dax
